Huguette Jones est docteur en droit (ULB 1969). Elle a obtenu le Prix René Marcq en 1969. Elle est agrégée de l’enseignement supérieur en droit romain (ULB 1980). Sa thèse d’agrégation portait le titre “De servitutibus praediorum. Ambiguitates”. Elle a été doyenne de la Faculté de droit de l’ULB (2000-2004). Elle a été directrice des relations internationales, secteur mobilité étudiante. Elle est codirectrice de la Revue internationale des droits de l’antiquité (RIDA).
De 1980 à 2012, elle a enseigné le droit romain à la Faculté de droit de l’ULB et, de 1982 à 2012, le droit civil et le droit privé à la Faculté des sciences sociales, politiques et économiques de l’ULB (Solvay Business School, sciences économiques, sciences politiques, sciences humaines et sciences sociales). Professeure ordinaire émérite de l’ULB depuis 2012, elle continue à enseigner, à titre de professeur invité, le cours de Questions approfondies de droit romain (1er master).
Les recherches d’Huguette Jones traitent notamment des trois thématiques suivantes, qui s’interpénètrent :
- les instruments de la technique juridique romaine (la définition, la fiction, etc.).
- le raisonnement juridique romain et ses modes d’expression (l’économie de moyens, le glissement du principe aux exceptions, le glissement de la complexité à la simplicité, etc.).
- les caractères généraux du droit romain et leur évolution au fil des siècles (le formalisme, le pragmatisme, etc.).
Ses publications abordent pratiquement tous les domaines du droit romain: le droit des personnes (mariage et union libre dans la Rome antique; la condition féminine à Rome), le droit des biens et des droits réels (de servitutibus praediorum), le droit des obligations et des contrats (dépôt irrégulier et abus de confiance ; l’error in pretio ; la condictio indebiti ; synallagma et consensualisme dans le droit romain ; le silence utilisé comme réponse en droit romain ; la vente de biens corporels et le transfert de propriété) ; le droit processuel (accusatio et delatio dans la Rome antique ; l’honneur blessé d’Aulus Agerius ; les honoraires de quota litis et de palmario), le droit pénal ( l’ordre pénal de la Rome antique), le droit public (sources formelles du droit romain), les instruments de la technique juridique romaine (la définition chez Cicéron et les jurisconsultes romains ; la bonne foi en droit romain ; le détournement d’institutions, instrument technique du droit romain ; le principe d’économie de moyens juridiques à Rome), l’histoire du droit (Les Nouvelles de Justinien ou l’autoportrait d’un législateur; Auguste, portrait en pied; biographies d’Henri De Page et de Fernand de Visscher).
Huguette Jones propose également des études qui transcendent la simple connaissance de la problématique purement juridique pour tendre vers l’analyse de faits et de concepts plus universels. Relevons dans cette perspective des études telles que : réflexions sur le droit romain et l’identité européenne ; la circulation de l’information dans la Rome antique ; le droit romain et sa réception en droit belge ; le droit romain dans le nouveau Livre III du Code civil.